Pour la série « Un temps de rêve » Grégoire Korganow a invité les résidents d’une maison de retraite à lui raconter leurs rêves plutôt que leurs souvenirs.
A partir de leurs désirs, en même temps que leurs craintes, sept danseurs contemporains ont interprété les rêves contés, dans le parc centenaire de la résidence.
Voici le rêve décrit par Arlette de Bréville, interprété par Aurore Di Blanco :
« Je rêve souvent à ma mère. Ma mère était une femme tout à fait extraordinaire, pleine de fantaisie et d’intelligence. Je rêve à elle et, toujours, elle est en train de se brosser les cheveux. Elle est debout et elle tourne la tête dans tous les sens. Elle se brosse les cheveux. Elle se mettait du henné, une couleur un peu bizarre mais qui lui allait bien. Je la vois se brossant les cheveux. J’ai l’impression, curieuse mais peut-être vraie, qu’elle n’est pas loin. Je pourrais presque la toucher. Elle n’est pas loin du tout. Et puis, ça s’efface, ça revient. Même à mon âge, elle me manque. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui lui ressemble. »
La danseuse est devenue une chevelure. Son corps tourne dans tous les sens, comme une crinière désordonnée. Ses cheveux roux se fondent dans le décor de la forêt et de son costume vert. On ne voit plus qu'eux. Elle est à la fois tangible et irréelle, tel le souvenir de la mère.
Après avoir rejoint la Compagnie Thomas Duchatelet en 2004, Aurore Di Blanco participe en 2007 au projet Infini in situ au Palais des Beaux Arts de Lille.
Danseuse au ballet de l’Opéra National de Lyon, elle travaille ensuite pour les chorégraphes Dominique Boivin, Adonis Foniadakis,Teo Fdida, Benoit Bar et plus récemment Edmond Russo et Shlomi Tuizer. Interprète pour la Compagnie Myriam Dooge, puis pour la Compagnie Maryse Delente, elle intégre en janvier 2007 la Compagnie Pietragalla.
Caisse américaine en bois clair
70 x 90 cm
N°2/5