Après une première carrière de rédactrice, Marie Dorigny, a rejoint le monde de la photographie en décembre 1989, à l’occasion de la révolution roumaine.
Ses reportages sur le travail des enfants, les formes contemporaines d’esclavage ou la condition des femmes dans les pays en développement ont depuis été publiés dans la plupart des journaux et magazines de la presse internationale.
« Depuis plus de vingt ans, je me rends régulièrement au Cachemire, une région ensanglantée par un conflit qui trouve sa source dans la naissance, en 1947, des deux états indépendants de l’Inde et du Pakistan. La frontière qui sépare ces pays a coupé la région en deux et divisé les familles de part et d’autre de ce que l’on appelle aujourd’hui la « ligne de contrôle ».
Très vite, je suis tombée sous le charme de cette région mythique et il m'est apparu que la simple chronique journalistique des attentats et des opérations militaires, qui attirent les reporters de tous horizons, était terriblement réductrice. J'avais la sensation que dans cette vallée, où règnent la mort et la douleur, subsistait un autre Cachemire, rêvé ou fantasmé. Il était à la portée de qui savait le reconnaître. Pour cela, il suffisait de prendre le temps et de laisser jouer le hasard des rencontres, des envies, de l’instant ».