Laetitia Lesaffre est artiste plasticienne -peintre laqueur et photographe. Son travail explore le reflet. Elle photographie ses sujets en reflet dans ses laques. Dans la droite ligne du courant pictorialiste, elle cherche à dissoudre la frontière entre peinture et photographie
Le temps est suspendu, tel une image surgie d'un rêve et dont on ne se rappelle ni l'endroit, ni l'époque à laquelle elle appartient.
Le miroir –symbole de la pureté de l’âme au Japon- incite à souvent à l’introspection. Au travers de l'effet miroir, le modèle émerge de l'obscurité, se perçoit, se voir regardé et regardant…
L’image qu’il offre ne sera plus vraiment la sienne : déclenchée au moment où il laisse dériver ses pensées, et déformée parce reflet si particulier, l’image qui reste est une esquisse, une impression, qui se veut être la plus juste possible.
Entre composition et spontanéité, entre méditation et action immédiate, l’artiste cherche à saisir ce moment où le sujet échappe à son image et donne ainsi à voir une autre interprétation du corps, du portrait, de l’essence même du sujet.
'Le grain, le flou du tableau rendent au sujet son intimité. Mes photographies en deviennent impressionnistes, elles délaissent le trait pour ne garder que l’essence du sujet.' - Laetitia Lesaffre
« Une étrange force émane de ces instants capturés, de celle qui nous pousse à rêver, à voir, à ressentir. La photo se fait peinture, sculpture, video, impression.
La matière, aqueuse, granuleuse ou sableuse, et les couleurs donnent vie aux sujets en brouillant aussitôt notre regard. Les corps, comme d’insaisissables réalités, flottent, se cabrent, s’exposent, se contractent, s’échappent. Matière, couleur, reflets Laetitia Lesaffre emploie tous les moyens plastiques pour créer une oeuvre sensible entre légèreté et gravité, entre rêve et réalité.
Tout en nous entrainant dans son espace Laetitia Lesaffre ouvre le notre nous offrant une liberté et une rare intimité. À l’image de ces impressions flottantes, nous dérivons dans nos pensées, nos souvenirs ou encore dans nos ressentis. Ainsi, l’œil prend le pouvoir sur nos sensations et nos émotions. »
Emma BELZ, historienne d’art