Mardi 19 février au soir à la galerie HEGOA, Agnès Voltz et Vincent Gaullier sont venus raconter la vie de Jean-Baptiste Charcot, explorateur visionnaire.
Voici un bref résumé de la conférence pour ceux qui n’ont pas pu nous rejoindre :
Nous avons appris que Jean-Baptiste Charcot, grand sportif très tôt passionné par l’aventure de la mer, a d'abord commencé une carrière de médecin, dictée par son père, le célèbre professeur Charcot. C'est à la mort de celui-ci, qu'il devient explorateur, à la quarantaine, en 1903. Il finance sa première expédition et il est aussi aidé par de nombreux donateurs français comme le champagne Mumm ou le chocolat Meunier. En remerciements, son bateau sera appelé le "Français" tandis que les suivants porteront le célèbre nom du "Pourquoi pas", symbole de son audace.
Ses expéditions étaient avant tout scientifiques, loin des exploits de l’époque où planter le drapeau en terres inconnues engendrait des rivalités. Très bien préparé grâce à sa formation de médecin et son esprit scientifique, il instaurait une vie à bord saine et active pour maintenir une bonne santé physique et psychique de son équipage, toujours revenu sain et sauf après 2 ans d’expédition et des mois dans les glaces de la nuit polaire.
Visionnaire, il avait pris conscience de l’importance de préserver la nature et la faune. Il s’indignait de la pêche à la baleine et ne tuait des manchots que pour la survie de son équipage. A la pointe de la technique pour l’époque, il a pris de nombreuses photos et a réalisé de multiples relevés du climat et de l’activité du soleil. Et si beaucoup de ces informations sont encore dispersées à ce jour, il laisse une oeuvre immense avec 4 000 kms de côtés découvertes, des cartes marines, des collections botaniques, géologiques et zoologiques inouïes.
Après l’Antarctique, il explore l’Arctique et notamment le Scoresby Sund illustré dans la galerie par les images récentes de Philippe Alexandre Chevallier. Il installera et financera une station scientifique en Islande, pays qui lui est toujours reconnaissant alors qu’il n’existe pas encore de musée Charcot en France.
Vers la fin de sa vie, il embarquera un jeune ethnologue audacieux au nom de Paule-Émile Victor. Une belle amitié naîtra entre les deux hommes, pourtant séparés par plus d’une génération. Jusqu’à la fin, et n’étant plus officiellement commandant de son bateau car déjà à la retraite, il prouvera ses talents de navigateur. Il trouvera la passe au Groenland, ce qui permettra à Paul Émile Victor d’aller au bout de sa première expédition, puis quelques années plus tard, de reprendre le flambeau..
Jean-Baptiste Charcot, finira sa vie comme il l’avait choisie, en mer, son bateau fracassé sur des rochers dans une tempête en Islande en septembre 1936, à la suite d'une avarie de la chaudière du bateau. Il ne manquera pas de libérer la mouette mascotte de l’équipage avant de sombrer et seul un rescapé pourra relater le naufrage.
Celui que l'on appelait le "Polar Gentleman" fut honoré par des funérailles nationales en Islande et en France.
Nous remercions Agnès Voltz et Vincent Gaullier de nous avoir transportés, le temps d’une conférence, dans l’univers passionnant des explorations polaires auprès d’un homme visionnaire et engagé.
Leur livre "L'aventure des Pôles, Charcot, explorateur visionnaire" est édité chez Larousse.
Ecouter le podcast de la conférence sur l'émission "Les rendez-vous de l'Histoire"