Le jeune homme pointe en blanc sur la carte du monde, quelque part entre le désert des Danakils et le lointain souvenir de la Reine de Saba. Il va traverser l’Europe en stop, par l’ex Yougoslavie, embarquer en Grèce pour me Tigré, puis rejoindre le pays surma en bus, en camion, ou à pied, en passant par la forêt et une savane semi-désertique. Il ne connait personne et n’a que quelques francs en poche. Il a vingt ans.
Le jeune homme n’en est plus un. Un demi siècle a passé, voyant s’éteindre le XXe siècle, la fin des grandes utopies et s’achever une certaine homogénéisation du monde. La série « Marche doucement sur la Terre » pourrait être un témoignage, le passage d’un siècle qui laisse plus de doutes qu’il n’offre de réponses. Cinquante ans de photographie, c’est presque le temps d’une vie, qui recouvre tous les changements d’une époque. Marcher doucement la terre, c’est refuser l’illusion de l’accélération du temps, conjuguer la lenteur et la délicatesse, l’intelligence de l’autre, pour cueillir l’altérité dans le vertige qu’elle convoque.
Pour reprendre les mots de Matthieu Ricard, il y a là sous nos yeux, une certaine banalité du Bien, la force d’un lien : des hommes entre eux, et des hommes avec ce qui autour d’eux existe. Une discrétion aussi, une délicatesse qui fait dissonance avec la brutalité d’un rapport de prédation qu’on a coutume de nous présenter comme nécessaire ou normal. Voilà ce que disent les images de Yvan Travert.
Type de tirage:
Tirage numérique sur papier Hahnemüehle
Série limitée à 15 exemplaires
Cette photographie entre dans la catégorie "oeuvre d’art", car elle remplit les conditions suivantes :
- Elle est tirée sous le contrôle de Yvan Travert dans un laboratoire professionnel.
- Elle est signée par l'artiste au dos du tirage.
- Il s’agit d’un tirage à 15 exemplaires.