Marine de Soos utilise la fonte à la cire perdue pour ses sculptures en Bronze. Cette technique est considérée notamment depuis la fin du XIXe siècle comme étant la plus noble.
« En équilibre sur les instants présents, Marine de Soos nous invite à cueillir les fruits charnus de l’âme, si difficiles à prendre, au creux de nos obliques. Ce qui repose en nous se laisse entendre au spectacle d’un jeune flûtiste, un peu plus loin, les enfants touchent le ciel du doigt. Pourtant nous restons maîtres du jeu et de la circonférence de notre regard, à la surface de la Terre, pareil au compas qui définit l’horizon, pour ce berger masaï. Une femme au fagot nous retrace le fardeau des jours, le bât d’un chameau transporte ces choses auxquelles, au fond, on nous résume. Les choses de vie circulent ainsi, à fleur de peau, nourries du sourire de la Connaissance.
Soudain, c’est un signe de la main, le joli rituel d’une visite, les oreilles ouvertes pour un voyage dans la pensée de l’autre avec cette figure d’homme du Cap vert. Ah… Marcher à pas tintinnabules, capter les richesses du monde et quelques pesants poissons. L’inaccessible est au fond de soi, et de cette thébaïde enracinée. L’élégance d’un chameau nous le rappelle : ce qui nous habite est… essentiel.
Notre royauté se laisse porter avec grâce par les enfants que nous avons été. Le regard compte, filtrant à yeux mi-clos ce qui doit l’être, sur les chemins qui apprennent. Un regard ouvert à ce qui se dit comme sur nos fenêtres intérieures.
Quand l’homme sait se faire immobile, les choses peuvent advenir. »
Jean-François Variot